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VladimirVoïevodski démontre la conjecture de John Williard Milnor (1970) : « Pour tout corps F de caractéristique différente de 2, la K-théorie de Milnor modulo 2 de F est isomorphe à sa
BernardPivot est un journaliste français, animant des émissions culturelles à la télévision. Biographie Il naît le 5 mai 1935 à Lyon, de parents épiciers. Durant la Seconde Guerre mondiale, son père est fait prisonnier, et sa mère se replie dans la maison familiale, à Quincié-en-Beaujolais, où Bernard Pivot va à l'école.
Jusquen 1990, Bernard Pivot a animé Apostrophes. Digne héritier, François Busnel a créé La Grande Librairie en 2008. Pour nous, ils débattent en exclusivité de la présence des livres à
Covidau féminin ? Les arguments sexistes de Bernard Pivot font bondir les internautes. Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site
BernardPivot publie Mais la vie continue aux éditions Albin Michel, ce 6 janvier 2021. Cela tombe bien, il sera l'invité de François Busnel ce même jour, pour évoquer un ouvrage dans
Site De Rencontre Gratuit Et Fiable. Chez lui à Paris le 13 janvier. © Patrick Fouque / Paris Match 24/01/2021 à 0535, Mis à jour le 23/01/2021 à 1838 Le journaliste et homme de lettres s’attaque sans complexe aux vertiges de l’âge dans son nouveau roman, ... mais la vie continue ». Vieillir est un métier à temps complet. On s’observe, on s’ausculte, on s’inquiète. Certains noms propres se retirent de la mémoire sur la pointe des pieds. Wikipédia est là désormais mais certains se refusent à y aller trop vite. Surtout ne pas encourager la paresse des neurones ! Avoir des rides au front n’oblige pas à en avoir au cerveau. Evidemment, il y a Alzheimer. Cette horreur joue auprès des personnes âgées le rôle de l’ogre auprès des enfants. On lui livre des combats en ligne à l’aide des mots croisés ou du Sudoku. Ou bien, comme Bernard Pivot, on se requinque avec la lecture, cette bonne vieille aussi Bernard Pivot "Goncourt, mon amour" La suite après cette publicité Autrefois, c’était presque une marâtre. Pour Apostrophes », il fallait engloutir des centaines de pages par semaine. A la présidence du Goncourt, l’été tournait à l’épreuve de force. Aujourd’hui, c’est une nymphe. Il n’a plus que sa chronique du Journal du dimanche ». C’est d’ailleurs un paradoxe qui le laisse rêveur quand on est jeune et qu’on a la vie devant soi, on est toujours pressé ; devenus vieux, quand l’avenir nous est mesuré, on prend tout son temps. Bizarre. Mais pas désagréable on savoure vite la lenteur. Si les autres s’agitent, grand bien leur fasse. La suite après cette publicité Lire aussi Bernard Pivot bouillonne de questions Comme disait Balzac, les vieillards sont des gens qui ont dîné et regardent les autres manger. Inutile de s’énerver. Pivot, par exemple, était né impatient. Ça lui est passé. Plus question pour lui de s’échauffer à tort et à travers. Il faut se tenir soi-même à l’œil. Avec le grand âge, les qualités se bonifient, tout comme les défauts s’aggravent. Très bonne raison pour ne pas se laisser aller. La suite après cette publicité La suite après cette publicité Vous ne ferez pas dire à Pivot que c’était mieux avant. D’abord parce qu’il trouve l’affirmation idiote ; ensuite parce qu’elle trahit trop vite son vieux con ». Cela dit, la politesse ancienne lui manque. Et, contrairement à l’époque, il ne hisse pas la dérision au rang de vertu hygiénique. Il se demande même si, autrefois, on n’avait pas plus de considération pour les vieux. Peut-être aussi parce qu’il y en avait moins. Promis il va y réfléchir. Mais plus tard. Pour l’instant, il sort un nouveau livre. Son sujet le quatrième âge. Je vous rassure rien du ronchon professionnel qui répand son venin. Rien non plus du papy philosophe qui prend tout avec Jurus, son personnage, 82 ans, a beau se tasser, avoir du mal à lacer ses chaussures, pester contre son ordinateur et trouver qu’il a parfois la tête aussi lourde que les jambes, il reste un parfait sosie de Pivot le bon vivant qui prend tout avec ironie mais ne se cache pas derrière son petit doigt. S’il faut appuyer là où ça fait mal, il va le faire. Et pas de pudibonderie, non plus. La littérature a souvent des pudeurs de petite cuillère dès qu’elle aborde la sexualité des gens âgés. Rien de tel. Ce Jurus a l’œil et le bon. Il voit tout des huit copains et copines dont il parle dans son livre. Et il dit tout. Ça fait beaucoup de bien. Une vraie bourrasque de fraîcheur et d’ironie dans une année plombée par l’atmosphère d’Ehpad qui s’est abattue sur l’ est allé interroger l’auteur. Lui a 85 ans. Et, avec ça, toujours la bougeotte. C’était ma quatrième interview avec lui en vingt ans. Eh bien, c’était à une quatrième adresse. Il ne change pas. Comment fait-il ? Réponse en 220 pages. J’écris pour garder l’esprit vif, joyeux et curieux Paris Match. A quel âge êtes-vous devenu vieux ? Bernard Pivot. Le jour de mes 80 ans. Je me suis dit que j’entrais dans le grand âge. Avant, je n’y avais jamais pensé. Là, j’ai songé que ma vie aurait une fin. Un drôle d’effet. Mes 80 premières années étaient passées comme une lettre à la poste. Je me suis dit “chapeau !” Mais des amis sont partis. Certains avaient mon âge. Je me consolais en me disant que chaque année a son quota de départs et que le leur me laissait un répit. Mais que tout cela passe vite. J’en suis à 85. Et, croyez-moi, 85 ce n’est pas 82. C’est comme entre 7 ans et 10 ans. Chez les vieux, c’est comme chez les tout jeunes. Les petites différences deviennent énormes. "J’évite de râler pour ne pas avoir l’air bougon" Est-il dur d’être un vieux monsieur ? On sent son âge. Tout vous inquiète. Parfois le corps en a marre. Votre moi médical s’empare du moindre pépin. C’est pourquoi j’écris. Pour garder l’esprit vif, joyeux et curieux. Diriez-vous qu’il n’a jamais été aussi facile d’être vieux ou que ça n’a jamais été aussi frustrant ? Les deux, bien sûr. Molière est mort à 51 ans, épuisé. Aujourd’hui, c’est la force de l’âge. Ça allonge l’espoir. Le jeunisme, en revanche, peut être blessant. C’est le nouvel apartheid. Dès qu’on parle de vous dans un journal, on donne votre âge. On ne signale ni vos qualités, ni vos défauts, on commence par votre fiche d’état civil."Les tweets peuvent être un enfer. Et un enfer dangereux. " Est-ce que ce sont vos qualités qui s’épanouissent ou vos défauts qui s’aggravent ? Mon grand défaut était l’impatience. Je la maîtrise beaucoup mieux. Mais, surtout, j’évite de râler pour ne pas avoir l’air bougon. Il faut n’avoir pas connu les années 1940 pour croire que c’était mieux avant. On passe vite pour un vieux con. Et les jeunes filent à tired’aile. A juste titre. Vous n’avez pas de nostalgies ? Si, naturellement. Certaines pâtisseries, par exemple, comme les “conversations”, un gâteau qui a disparu. Et, plus sérieusement, une forme de rapports entre les hommes et les femmes. Aujourd’hui, la galanterie est presque une prise de risque. On est vite soupçonné de mépris ou d’agression sexiste. Mais, d’un autre côté, que d’avantages ! L’ordinateur simplifie tellement la vie. Je me rappelle, dans les années 1950, quand je retrouvais Bouvard à minuit au marbre du journal pour dicter nos papiers directement aux linotypistes. Et puis quels plaisirs dans la presse ! Les patrons ne sont plus par-dessus votre épaule. On est plus libre de ses mouvements, de son temps, de ses jugements. En revanche, les tweets peuvent être un enfer. Et un enfer dangereux. Pour moi, quand on est journaliste, on ne balance pas n’importe quoi."En me cachant derrière les neuf personnages du livre, j’aborde des thèmes délicats que je n’aurais pas traités si j’avais parlé de moi" Etes-vous devenu une personne fragile ? J’ai toujours été prudent. Quand je jouais au foot, en milieu de terrain, à l’époque on disait qu’on jouait inter », je me rangeais des voitures quand j’affrontais les grosses brutes qui cassent du bois. Donc je le suis resté. Le confinement ne m’a ni gêné ni vexé. De toute façon, j’ai vécu confiné des dizaines d’années. Je lisais du matin au soir. C’était ma vie. Pourquoi avoir écrit un roman plutôt qu’un essai allègre sur le grand âge ? Disons que c’est une chronique romanesque. Sans doute ai-je choisi cette formule par pudeur. Je ne voulais pas parler de ma santé. En me cachant derrière les neuf personnages du livre, j’aborde des thèmes délicats que je n’aurais pas traités si j’avais parlé de moi. La sexualité, par exemple, est un vrai tabou en littérature. Je n’ai pas de souvenirs de bons livres sur ce thème. Peut-être un ouvrage japonais sur un vieux couple. Me cacher derrière les copains de ce livre était très amusant. Un dédoublement excitant pour l’esprit."Ce qui fait peur, c’est la vraie solitude. Celle qu’on ne partage avec personne." Avez-vous peur d’entrer un jour dans un Ehpad ? J’espère y échapper. Je suis dans une situation privilégiée car j’ai deux filles que j’aime et qui m’aiment. Tant mieux car je dois dire qu’au printemps dernier le spectacle des caravanes de cercueils sortant de ces établissements était saisissant et affreux. Parfois, en plein sommeil, j’y songe. Mes personnages, eux, se félicitent de n’y être pas. Ce qui fait peur, c’est la vraie solitude. Celle qu’on ne partage avec personne. Et puis le délabrement, le Trafalgar personnel. Comment imaginez-vous votre mort idéale ? Assis dans mon canapé, et tout s’arrête. Ou bien, en train de relire un de mes auteurs préférés, un Colette, un Voltaire, un Baudelaire ou un Giono. Avec, en fond sonore, un concerto de Mozart. Si vous rencontrez Dieu, qu’espérez-vous qu’il vous dise ? “Ah, tiens, c’est vous Pivot. Je vous attendais depuis longtemps. Pourriez-vous m’expliquer enfin la règle des participes passés des verbes pronominaux ?” Comme je n’en serai pas capable, peut-être me renverra-t-il enquêter sur le sujet. © Mais la vie continue », de Bernard Pivot, éd. Albin Michel, 224 pages, 19,90 euros.
Ce n'est pas la première fois que Bernard Pivot écrit sur sa vie. Et encore une fois, il le fait en ayant recours à un subterfuge, en se plaçant derrière un paravent. Fait-il cela par pudeur ? Par crainte d'ennuyer les lecteurs en leur livrant des fragments tout simples de son parcours ? Toujours est-il que pour écrire La mémoire n'en fait qu'à sa tête, le plus célèbre des journalistes littéraires de la francophonie s'est emparé de souvenirs ayant resurgi grâce à des lectures afin de parler de lui. C'est une question de mémoire, dit-il lors d'un entretien téléphonique que j'ai eu avec lui mercredi dernier. Tous les gens qui écrivent leur autobiographie doivent obliger leur mémoire à la chronologie. C'est une contrainte que je n'avais pas envie de m'imposer. Je me suis aperçu que plus j'avance en âge et plus je m'arrête dans mes lectures. Tel personnage, telle scène ou tel mot me rappelle des souvenirs. Ceux que je relate dans le livre me sont venus par ricochet, en lisant. J'ai d'ailleurs failli appeler ce livre Ricochet. » Ces souvenirs qui sont remontés à la surface évoquent des rencontres exaltantes, par exemple celle de Karen Blixen, l'auteure du Festin de Babette, qui, aux yeux de Pivot, aurait eu besoin de manger un peu plus tant elle lui est apparue famélique. Elle ressemblait à Nosferatu, le vampire de Murnau », écrit-il. Il aborde également des thèmes plus anodins, des bagatelles, des sottises, des frivolités », comme la ponctualité, un sujet qui lui est venu en repensant à une entrevue qu'il a faite en 1988 pour Paris Match avec les trois candidats à l'élection présidentielle. Alors que Chirac fut à l'heure et que Raymond Barre eut cinq minutes de retard, François Mitterrand se présenta avec une bonne demi-heure de retard. Celui qui a dû faire preuve d'une ponctualité exemplaire au cours de ses 28 années d'émissions hebdomadaires a toujours eu un préjugé favorable pour les gens qui sont à l'heure. Mais à force de veiller à ne jamais être en retard avec les autres, on en vient à exiger d'être à l'heure avec soi-même. Hélas ! Je ne suis pas toujours exact à mes propres rendez-vous. Il m'arrive même de me poser des lapins », peut-on lire dans un extrait de La mémoire n'en fait qu'à sa tête Les courts chapitres qui composent ce livre sont un pur délice pour qui apprécie le maniement de la langue française. Et comme toujours, Pivot le fait avec modestie et mesure. On dénote même chez lui un quasi-sentiment d'infériorité. Ainsi, il parle à quelques reprises de son ignorance », de son incapacité à rivaliser avec les poètes ou les grands épistoliers pour séduire les femmes. Je souligne cet aspect dans une question. Ah ! C'est une remarque originale, me dit-il. On ne me l'a jamais faite en France. En effet, je crois que c'est une contestation de l'idée qu'on se fait de moi. J'ai eu des échecs dans ma vie, amoureux, scolaires et professionnels. Ces petites écorchures me sont revenues », ajoute celui qui préside aujourd'hui l'Académie Goncourt. Pivot et la bandaison J'ai aimé ce livre, entre autres parce qu'il casse l'image que l'on se fait, du moins au Québec, de Bernard Pivot, un homme en apparence très sérieux. J'avoue que le chapitre intitulé Une fille bandante m'a quelque peu surpris. Ah oui ! Pourquoi ? me demande Pivot en rigolant. J'aime beaucoup rire dans la vie. Et faire rire les gens. En lisant un livre de Jean Echenoz, je me suis rendu compte que je n'avais jamais osé utiliser ce terme dans un journal ou dans un livre. Je me suis penché sur ce mot et j'ai trouvé qu'il était très pratique. Le Grand Robert l'accepte, tandis que Le Petit Larousse le juge vulgaire. Il propose plutôt "être en érection". Mais l'érection, c'est le résultat, alors que bander, c'est à la fois l'acte et le résultat. C'est plus intéressant. J'aime réfléchir sur les mots et j'aime m'amuser avec les mots. D'ailleurs, je fais dans ce chapitre un très mauvais jeu de mots en parlant de "la bandaison de la crémaillère". » Bernard Pivot profite de ce livre pour remettre les pendules à l'heure sur certaines choses, notamment son départ du Figaro littéraire, en 1974, avec l'arrivée de Jean d'Ormesson. Ce dernier, fraîchement nommé directeur du quotidien, devait procéder à une réforme du journal. Et celle-ci devait, entre autres, passer par la nomination de Bernard Pivot comme chef des services culturels. Cette nomination était déjà approuvée par le propriétaire du quotidien, Jean Prouvost. Mais voilà, d'Ormesson s'est laissé convaincre par certains, dont André Malraux, que ce poste ne devait pas être occupé par Pivot qui, sentant qu'il était temps pour lui de quitter le navire, s'est retiré. Des décennies plus tard, Bernard Pivot ne tient pas rigueur à d'Ormesson pour cela. Je ne suis pas du tout rancunier. Je suis même très ami avec lui. Je vais déjeuner chez lui de temps en temps. Si je n'avais pas eu ce différend avec lui, je n'aurais pas fait une carrière à la télévision. » En revanche, il a des mots durs pour son ex-collègue François Mauriac, qui, pendant les sept années où il fut collaborateur au Figaro littéraire, n'a jamais daigné pousser la porte du bureau où travaillaient les journalistes littéraires du journal, dont faisait partie Bernard Pivot. Je crois qu'il n'avait pour nous que de l'indifférence, écrit Pivot. Même si nous signions des articles à la suite des siens, nous n'étions à ses yeux que les soutiers de l'hebdomadaire qui battait pavillon Mauriac. » Lorsque Mauriac eut 80 ans et que les hommages fusaient de toutes parts, Le Figaro décida de lui offrir un cadeau et demanda aux employés de cotiser. Pivot refusa net de participer à cette collecte. Fou de Twitter Avant de connaître la popularité avec l'animation d'émissions littéraires et culturelles comme Apostrophes et Bouillon de culture, Bernard Pivot a écrit pour de nombreux journaux et magazines. Qu'en est-il de son regard sur le traitement que les médias accordent aujourd'hui à la littérature ? Le journalisme littéraire n'est plus aussi intéressant qu'il l'était il y a 40 ou 50 ans. Il y avait des écoles littéraires, des revues littéraires, des cocktails littéraires. Tout cela a un peu disparu. En partie d'ailleurs à cause de la télévision. » La vie littéraire se résume aujourd'hui aux prix et aux salons. En dehors de cela, il n'y a plus grand-chose. Ce métier de courriériste littéraire que j'ai fait pendant 15 ans, j'aurais du mal à l'exercer aujourd'hui. » À 81 ans, Bernard Pivot demeure un homme de son temps. Il ne craint pas les nouvelles technologies, encore moins les réseaux sociaux qu'il juge utiles ». J'aurai bientôt 500 000 abonnés sur mon compte Twitter, dit-il fièrement. Les réseaux sociaux sont une invention extraordinaire et je ne vois pas pourquoi je ne profiterais pas des inventions des plus jeunes. Évidemment, si c'est pour écrire des conneries, des trucs antisémites ou homophobes, alors c'est non, c'est dégueulasse. C'est une école de la concision, ça vous oblige à un exercice mental et de style très profitable pour la santé du cerveau. C'est quand même formidable de lancer des messages tous les matins qui sont repris par des dizaines de milliers de personnes dans le monde. » La dernière visite de Bernard Pivot au Québec remonte à 2015, lors du Salon du livre de Québec où il a occupé le rôle de président d'honneur. J'espère y retourner. Vous savez comment j'aime le Québec et je suis ravi de savoir qu'on s'intéresse toujours à moi chez vous. » En effet, on ne vous oublie pas, cher Bernard Pivot. Et nous sommes heureux de voir que vous n'oubliez pas les plus beaux fragments de votre vie. À nous aujourd'hui de les savourer. La mémoire n'en fait qu'à sa têteBernard PivotAlbin Michel228 pages image fournie par Albin Michel La mémoire n'en fait qu'à sa tête photo fournie par tv5 Bernard Pivot à l'époque de Bouillon de culture, diffusée de 1991 à 2001.
Culture Réservé aux abonnés À l'heure où Bernard Pivot publie un livre sur l'amitié et quitte sa chronique du JDD », Pierre Boncenne rappelle le mépris social dont il fut l'objet. Bernard Pivot pose pour les photographes le 29 juin 2001 sur le plateau de la dernière édition de son émission Bouillon de culture ». © PIERRE-FRANCK COLOMBIER / AFP Il n'est pas de la paroisse » cette expression concise m'a toujours semblé la meilleure manière de répondre aux interrogations sur la place singulière occupée par Bernard Pivot dans la vie des livres. Peu importe ici notre connivence, la manière dont nous avons cheminé ensemble Lire, Apostrophes, Bouillon de culture et, au-delà, partagé tant de moments d'amitié cette affinité réciproque dont il parle si bien dans son dernier livre, Amis, chers amis. À partir de mon poste d'observation, je veux juste rappeler un état de fait le plus souvent oublié aujourd'hui, enfoui dans les dégâts provoqués par les furieuses diatribes à l'encontre du spectacle audiovisuel, coupable, comme chacun sait, d'assassinat de la littérature et de la toute une période, Bernard Pivot... Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement Quand Bernard Pivot était le coupable idéal 20 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.
Bernard Pivot, qui a marqué les belles heures de la télévision française avec Apostrophes », quitte l’Académie Goncourt, dont il était membre depuis quinze ans et président depuis cinq ans, a annoncé mardi sur Twitter l’assemblée du prix Pivot par Bernard Pivot, de A à Z Pour retrouver un libre et plein usage de son temps, à 84 ans Bernard Pivot a décidé de se retirer de l’Académie Goncourt à partir du 31 décembre. Il en était membre depuis 15 ans, le président depuis 5 ans. Il en devient membre d’honneur », a annoncé l’Académie sur Twitter, quelques semaines après avoir récompensé le romancier Jean-Paul Dubois pour Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » L’Olivier.Premier non-écrivain à l’AcadémieSur Twitter, l’Académie Goncourt a mis en ligne une photo des académiciens fêtant le départ de leur président, qui leur avait fait part cet été de son souhait de se retirer. Les festivités se sont déroulées chez Drouant, le restaurant dans le centre de Paris où est chaque année annoncé le lauréat du plus prestigieux prix littéraire du monde francophone. Lettre d’Edmond de Goncourt, grands crus, tableau littérature et oenologie pour lui dire merci ! », ont tweeté les la photo, figuraient notamment Françoise Chandernagor, Tahar Ben Jelloun, Virginie Despentes, Pierre Assouline et Patrick suite après la publicitéJournaliste et animateur d’ Apostrophes », l’émission littéraire la plus célèbre de la télévision française, Bernard Pivot est entré à l’Académie Goncourt en octobre 2004, succédant à André Stil. Il a été le premier non-écrivain à rejoindre la prestigieuse institution, dont il est devenu président en janvier 2014, à la suite d’Edmonde Pivot, le réformateur de l’Académie Goncourt s’en vaSes années comme président du jury Goncourt ont été marquées par la consécration de jeunes écrivains comme Leïla Slimani, avec Chanson douce » Gallimard, adapté depuis sur grand écran, et Nicolas Mathieu, récompensé en 2018 pour Leurs enfants après eux » Actes Sud, roman sur la fracture sociale.
L’Académie Goncourt n’est pas l’Académie française. On peut la quitter de son plein gré, sans que ce soit pour des raisons scandaleuses, par exemple pour retrouver un libre et plein usage de son temps ». C’est ce que vient de faire Bernard Pivot. Il a annoncé, à 84 ans, qu’il se retirera à partir du 31 décembre que Jérôme Garcin avait autrefois sacré le Roi Lire », dans le Nouvel Observateur », n’a pas volé d’obtenir enfin un peu de calme. Son bilan à l’Académie Goncourt, où il avait élu voilà quinze ans, et qu’il présidait depuis cinq ans, est assez considérable. Pivot mérite bien le titre plus paisible de membre d’honneur ». A-t-on idée de la quantité de romans – ne parlons même pas de leur qualité – que cet homme-là a dû avaler, en quinze ans, pour repérer ceux qui méritaient de décrocher le Graal des lettres françaises ?La suite après la publicitéBernard Pivot quitte l’Académie GoncourtA l’arrivée, le palmarès qu’il a contribué à établir est loin d’être déshonorant. On y trouve des écrivains qui s’appellent François Weyergans, Jonathan Littell, Gilles Leroy, Atiq Rahimi, Michel Houellebecq, Marie Ndiaye, Alexis Jenni, Jérôme Ferrari, Pierre Lemaître, Lydie Salvayre, Mathias Enard, Leïla Slimani, Eric Vuillard, Nicolas Mathieu, Jean-Paul Dubois. Et peut-être même a-t-on plus de mérite qu’un autre à sortir ainsi de scène, la tête haute, quand on a été le premier non-écrivain admis, en 2004, à la table du restaurant déontologie relativement inéditeMais ce n’est pas seulement à ce niveau qu’il convient de saluer Pivot. Assis devant son premier couvert », qui avait jadis été celui de Colette et Giono, l’ex-animateur d’ Apostrophes » aura beaucoup œuvré pour réformer l’institution, avec un souci de la déontologie relativement inédit. Notamment depuis qu’il en a pris la présidence, à la suite d’Edmonde Charles-Roux, en 2014. A l’époque, on s’était lancé dans une grande enquête sur les coulisses de l’Académie Goncourt. Et même si le match se jouait toujours entre les plus grandes maisons, les règles avaient changé. Tous les jurés l’avaient répété la main sur le cœur le temps béni où Queneau se pointait, le matin du vote, chez Gaston Gallimard pour savoir à qui donner sa voix, est révolu. Désormais, aucun juré n’est plus salarié par un éditeur. Aucun n’est plus membre d’un autre jury littéraire. Les jeux d’influence sont plus subtils. Surtout, les Goncourt travaillent. On n’en est plus à la fin des années 1990, où certains se bornaient à bouquiner quatre ou cinq romans pendant leurs Pivot par Bernard Pivot, de A à ZIl y a quelques années, un éditeur a prié le jury de lire un livre favorablement ». Le jury lui a fait savoir que l’adverbe était de trop le livre est aussitôt sorti de la liste. Et du coup Patrick Rambaud n’a sans doute pas fini de bougonner La suite après la publicité Il faudrait rétablir la magouille, ça donnait un côté diabolique, poivré. Aujourd’hui, c’est trop clean. »Ce côté clean, c’est la faute à Pivot. La première fois que le nouveau président des Dix avait déjeuné au couvert de Léon Daudet, en 2005, il nous disait avoir fait ce constat désastreux » Certains livres sélectionnés n’avaient été lus que par trois ou quatre. Edmonde a donc dit qu’il faudrait se concerter, et Michel Tournier qu’on pourrait s’envoyer des lettres pendant l’été. Des lettres ?’’, a dit quelqu’un. Non, des mails !’’ C’est ainsi que, de mi-juin à début septembre, il y a entre nous un va-et-vient continuel de listes et de notes de lecture. »Bernard Pivot avec Jean-Paul Dubois, prix Goncourt 2019, le 4 novembre AUSSI > Le Larousse m’a donné le goût des mots » Bernard Pivot raconte le livre qui a changé sa vie Assassinats en règle et analyses très sérieuses »Puis Pivot continuait Ça permet de ratisser large, pas loin d’une centaine de livres. Ça crée une émulation, chacun envoie deux ou trois listes. Il y a des assassinats en règle et des analyses très sérieuses. J’y retrouve l’esprit méthodique de Françoise Chandernagor, la boulimie généreuse de Philippe Claudel, la rigueur de Paule Constant, les empathies et les colères de Régis Debray... »Lui expliquait faire des piles sur une grande table une pile par éditeur, et improviser chaque matin Je les feuillette, les repose, comme dans une librairie. Un jour, j’ai envie d’une découverte, un autre d’un gros roman, le lendemain d’un petit... »Enfin, quand venait le moment de partir cinq semaines en vacances, le président de l’Académie Goncourt remplissait le coffre de sa voiture à chaque étape, il en tirait un sac de suite après la publicitéLIRE AUSSI > Quel livre offrirais-je à ma maman ? » enquête sur les coulisses du GoncourtLe 31 décembre 2019, quand il quittera vraiment ses fonctions, on souhaite à Bernard Pivot de pouvoir, enfin, fourrer dans son coffre des chefs-d’œuvre qu’il aura lui-même soigneusement et librement choisis dans sa bibliothèque.
pour bernard pivot il etait de culture